FICHE GREEN : CAPUCINE

Originaire du Pérou , elle a envahi nos jardins à la fin du 16 eme siècle sous le nom de cresson des Indes en raison de sa saveur piquante de ses fleurs et de ses feuilles

quelques fleurs de capucine suffisent à égayer une salade mélangée

les graines encore vertes peuvent être confites dans un vinaigre pour remplacer les câpres

La capucine (tropaeolacée) : Étymologie

La grande capucine (tropaeolum majus) comme la petite capucine (tropaeolum minus) appartiennent à la famille des tropaeolacées, qui vient du mot grec signifiant « trophée » : pièces d’équipement abandonnées par l’ennemi en déroute, sans doute à cause de la forme ronde de ses feuilles qui évoque un bouclier orné d’un symbole solaire, et de sa fleur qui ressemble à un casque à éperon.
C’est d’ailleurs la forme caractéristique de la fleur de capucine qui a généré son nom commun, en écho aux capuchons des religieux de l’ordre des capucins.

La capucine est une belle plante annuelle rampante qui n’hésite pas à escalader un grillage ou la souche d’un vieux fruitier pour illuminer le moindre recoin de guirlandes de fleurs aux vives couleurs. Facile à vivre et peu capricieuse, elle pousse n’importe où pourvu que le sol ne soit pas trop lourd et qu’elle bénéficie d’une bonne exposition. Il en existe maintes variétés, des variétés naines adaptées aux bordures ou aux petits jardins, à la grande capucine qui allonge ses pousses sur plusieurs mètres. Traditionnellement orangées, on trouve aujourd’hui des fleurs de capucine déclinant toute une palette de rouge-orange, du pourpre sombre à un délicat jaune pastel. Certaines variétés ont les pétales doubles ou chiffonnés.

La capucine, riche en vitamine C et en souffre, a des propriétés antibiotiques. On pensait autrefois qu’elle purifiait le cerveau et rendait d’humeur joyeuse.

CUISINE
Mais elle possède également un intérêt culinaire : feuilles, fleurs et graines sont comestibles. Les feuilles et les fleurs peuvent être consommées en salade, mais je ne conseille à personne de se risquer à manger une salade de feuilles de capucines. J’en connais qui y ont goûté et en sont aujourd’hui dégouttés ! Le goût poivré des feuilles est trop prononcé et elles s’apparentent davantage à un condiment qu’à une salade : en mélange pour relever un mesclun, hachées sur du fromage frais ou avec du fromage blanc…

Les fleurs s’utilisent de la même façon, avec une saveur plus douce. Mais quel dommage de les mélanger à une salade et d’écrabouiller ainsi en un tour de cuillère leurs jolies corolles. Elles sont parfaites pour décorer n’importe quel plat, posées au dernier moment au dessus d’un saladier ou dans un coin de l’assiette, et voilà la curiosité gustative des convives assouvie.

La capucine au jardin potager: semis et culture

Dans mon jardin, je laisse la part belle aux capucines, en particulier dans les carrés potagers. Il y a des années, j’ai semé en petits poquets un sachet de capucines variées. Depuis, elles repoussent toutes seules chaque année, même lors des hivers les plus rigoureux. Les variétés les plus sophistiquées (chiffonnées, panachées, saumon…) ont tendance à disparaitre au profit de la « capucine simple » jaune d’or ou orange.

Si mes capucines se ressèment naturellement, je pense que c’est grâce au « jardinage doux » que je pratique au potager: pas de bêchage sans une bonne raison pour ne pas bouleverser l’écosystème qui s’affaire en sous-sol, mais juste une aération de la terre qui permet l’arrachage des mauvaise herbes au printemps. Dès que le sol est réchauffé, j’étale une bonne couche de paille. Quelques semaines plus tard, les premiers semis naturels de capucines pointent leurs feuilles entre les fétus de paille.

La capucine en devient même envahissante, mais cet envahisseur est bienvenu: elle occupe la terre, renforce le paillage, empêche bon nombre de mauvaises herbes de pousser, attire les insectes pollinisateurs et est surtout très décorative: elle se glisse entre les pieds de tomates, quelques tiges escaladent les concombres palissés, elle habille les parcelles vides. Et lorsqu’elle prend trop ses aises, il suffit d’arracher à la main la plante: sa courte racine ne résiste pas.

En fin de saison, je laisse la capucine envahir tout l’espace. Dès les premières gelées, elle se transforme en une couche protectrice, un léger paillage qui évite le tassement du sol sous les pluies d’automne.
Au printemps suivant, un coup de râteau pour repousser l’enchevêtrement de tiges sèches, un griffage de la terre restée meuble, et le jardin est prêt pour la nouvelle saison!

Comme de nombreuses plantes à fleurs, la capucine favorise la production de légumes: elle attire les insectes pollinisateurs, qui en profitent pour polliniser les plants potagers au passage.
Son odeur caractéristique marquée éloigne certains insectes parasites.

Mais son principal intérêt en jardinage biologique, c’est sa propension à attirer au contraire d’autres insectes parasites: les pucerons!

La capucine et les petits jardins d’ornement?

Si toute la première partie de cet article vante les vertus de la capucine dans les jardins potagers, elle a tout autant sa place dans les jardins d’ornement. Je me rappelle lors d’une visite des jardins de Monet à Giverny, ces petites allées bordées de capucines dont les jardiniers contrôlaient la croissance à grands coups de cisaille.
Grimpante, rampante, elle est capable de transformer un terrain vague en superbe massif le temps d’un été, et les variétés naines conviennent aux petits espaces. Alors, inutile de résister!

VINAIGRE DE CAPUCINE

La recette:

  • Récolter les graines de capucine lorsqu’elles sont encore jeunes. Elles ne doivent pas être brillantes, mais encore bien vertes.
  • Les laver à l’eau courante.
  • Dès qu’elles sont sèches, les plonger dans un bocal soigneusement lavé à l’eau très chaude et séché.
  • Recouvrir de vinaigre blanc.
  • Les jours suivants, rajouter au fur et à mesure la poignée de graines de capucine que l’on vient de cueillir, et remettre éventuellement du vinaigre pour qu’il recouvre toujours les graines.
  • Conserver dans un endroit frais et sec, attendre quelques semaines avant de consommer.
  • Se consomme comme des cornichons ou des câpres, avec des viandes froides, quelques graines dans une salade, et particulièrement délicieuses avec les poissons (chauds, froids, terrines).
  • Se conserve un an

Les échecs et leurs causes:

Impossible de « rater » cette recette. Mais il arrive que les graines de capucine soient trop dures. En voilà les principales causes constatées:

  • Le pot de capucines au vinaigre est consommé trop tôt (attendre quelques semaines, et même + avant de consommer)
  • Les graines de capucine étaient trop vieilles: récoltées trop tard, elles ne parviennent pas à confire dans le vinaigre et restent dures.
  • Les graines de capucine ont été laissées trop longtemps à l’air libre avant la mise en bocal: une fois lavées, les mettre dans le vinaigre dès qu’elles sont sèches, sinon elles durcissent et ne parviennent pas à confire dans le vinaigre.

Remarque: au bout de plusieurs mois, le vinaigre a tendance à foncer, sans que cela n’altère le contenu. Au bout d’un an (plus ou moins selon les conditions de stockage), les capucines au vinaigre deviennent molles et perdent tout intérêt gustatif.

Les précautions et le « bon moment » pour récolter les graines:

  • Les graines de capucine sont cannelées, et très difficiles à nettoyer. N’utiliser que des graines jeunes issues de jardins non traités.
  • Si vous voulez réaliser quelques petits pots de capucines au vinaigre, n’attendez pas trop longtemps: les capucines attirent les pucerons. Trop de pucerons, et il devient impossible de laver correctement les graines. Alors, profitez des périodes sans pucerons pour les récoltes.

Extrait du site http://champagne-balade.blogspot.fr

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